Cultiver la compassion

Transcription de l'épisode (extrait)

J’aimerais vous parler de compassion car cela se situe sur mon chemin depuis plusieurs années. Je vais être sincère avec vous, j’ai l’impression, car je me juge, que je manque de compassion. Je pense être quelqu’un qui a de la compassion et de l’amour mais beaucoup moins que d’autres. J’en manque souvent, je me suis beaucoup jugée pour cela et ça m’a fait me poser pas mal de questions sur ce qu’est la compassion et l’empathie également. J’ai déjà fait un podcast là-dessus sur ces sujets et je pense que ça ne ferait pas de mal d’en reparler. 

La différence entre la compassion et l’empathie : 

Pour moi, l’empathie est la capacité à ressentir ce que l’autre ressent pour se mettre à sa place. Se mettre à la place de l’autre pour moi n’est pas possible. Personne ne sera jamais à votre place même en faisant tous les efforts du monde. Même quand il y a de la contagion émotionnelle, on ne peut qu’imaginer ce que l’autre ressent. Je pense notamment aux hypersensibles « Je suis une éponge. » : je crois que c’est assez dangereux de se raconter cela. J’ai beau être hypersensible, on ressent ce que les autres ressentent mais à un certain degré. On le ressent à travers notre prisme. On a notre histoire, notre vécu, nos croyances, nos valeurs, notre éducation, ce qui fait que cela va nourrir d’une certaine façon notre ressenti. La personne en face n’a pas le même vécu que vous, le même passé, la même éducation, les mêmes valeurs. Elle va nourrir son ressenti et les pensées qu’elle entretient de manière différente ainsi que les jugements qu’elle émet à propos de ce ressenti. 

L’empathie, c’est ressentir ce que l’autre ressent. Il y a une phrase que j’aime bien en anglais : « I feel you. » qui veut dire « Je te sens, je te ressens, je sais ce que tu ressens, je ressens ce que tu ressens. » C’est de l’empathie pour moi. Je trouve que l’empathie est un peu inutile car ressentir ce que quelqu’un d’autre ressent n’a jamais fait avancer le schmilblick. Cela n’aide pas l’autre plus que cela, vous n’allégez pas sa peine si vous en ressentez une certaine partie. Vous n’êtes pas vraiment en train de ressentir ce que l’autre ressent car vous n’avez pas le même prisme. Vous n’êtes pas totalement à sa place. Quand quelqu’un a de la colère, de la peine ou autre, le fait que vous le ressentiez ne l’allège à aucun moment car ce n’est pas un poids que vous portez à deux, réparti sur vos deux épaules. C’est un poids qu’il se trimballe et en plus de cela, vous en rajoutez, comme si vous aviez dupliqué l’émotion.  

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