Transcription de l'épisode (extrait)
Vous savez que je vous parle rarement de sujets que je ne maîtrise pas, en général. Je vous partage aussi mes doutes, mes craintes et mes mouvements et c’est ce qui nous permet de grandir ensemble. À l’heure où j’enregistre ce podcast, je suis sur un bateau de croisière, chose que je n'aurais jamais imaginé faire de ma vie parce que ce n’est pas forcément dans mes valeurs, mes envies, mes goûts, et c’est quelque chose que j’ai beaucoup critiqué dernièrement. Je suis avec des amis entrepreneurs, c’est une sorte de rencontre business. Hier, j’étais à table avec mes amis François Lemay, Yannick Alain, mon associé, etc., et nous discutions de la difficulté que nous avions à communiquer sur nos réseaux sociaux ou auprès de nos communautés car c’est parfois très incohérent. C’est un chemin que je tente d’emprunter ces derniers mois et qui n’est pas simple pour moi. C’est challengeant d’accepter mon incohérence et manque de congruence. J’ai envie de vous le partager au moment où je suis très vulnérable.
J'ai la sensation que dans notre vie de manière générale, et encore plus dans le milieu du développement personnel et de la spiritualité, on essaie à tout prix d’être hyper congruent•e, que nos actions soient hyper alignées avec nos paroles, nos valeurs, notre petit personnage. On essaie de montrer un personnage parfait sous toutes ses coutures et parfaitement aligné.
Je me suis posée la question pendant des années : que puis-je partager ou non pour être sûre que cela soit bien congruent, quelles sont les choses que je pouvais faire ou non. Que cela soit à propos du véganisme, de l’écologie, du développement personnel, de la relation de couple, des réseaux sociaux, du business. Depuis que je suis exposée publiquement, c’est pire : je me demande tous les jours ce que je dois faire, dire ou non, ce dont je dois me priver pour être congruente.
Mais, c’est une horreur de vivre comme cela. Je ne dis pas que je vis une horreur mais c’est n’importe quoi de vivre tous•toutes autant que l’on est à essayer d’être le•la plus cohérent•e possible, d’être des êtres parfaits très alignés avec nos valeurs : on a dit qu’on aimait ça, alors on ne peut pas aimer ça, on a dit qu’on était authentique donc on ne peut pas être superficiel•le, on est végan.e donc même le jour où j’ai envie de poisson, je ne me l’autoriserais jamais, etc.
Je me suis débattue à essayer de prouver à quel point j’étais congruente, une nana très alignée qui dit ce qu’elle fait, qui correspond à la petite étiquette qu’elle s’est mise, etc. J’en ai souffert et nous souffrons tous•toutes à nous mettre une pression comme cela, à essayer d’être le•la plus congruent•e possible. On est persuadé•e d’être un personnage gentil donc dans notre quotidien, on va jouer ça mais ça ne laisse plus la place à notre partie un peu plus enfoirée, nos pulsions de colère, le ras-le-bol. J’en parlais dans l’épisode L’illusion du personnage.