Transcription de l'épisode (extrait)
Vous savez très bien que ce n'est pas moi qui vais vous apprendre à ne plus être en colère et qui vais vous apprendre à contrôler votre colère parce que selon moi, c'est de la connerie.
Alors, j'avais juste envie de revenir là-dessus. Je sais que j'ai déjà beaucoup parlé de la colère dans plusieurs épisodes. Mais, c'est une question qui revient en permanence dans la communauté. Donc, je sens qu'il y a vraiment ce besoin. Puis, je pense que c'est toujours bien de réactualiser un petit peu mes petits points autour de certaines notions parce que des fois, j'ai changé d'avis ou des fois, j'ai envie d'ajouter des petites choses.
Aujourd'hui, j'ai vraiment envie de parler des injonctions qu'il y a autour de la colère. C'est dingue, comme c'est, à mon sens, je crois, une des émotions qui est la plus jugée et la plus critiquée, qui est la plus interdite. C'est la plus prohibée bientôt. Je le vois dans la communauté, dans des accompagnements, dans des programmes, je le vois quand on a même des gens qui viennent en présentiel dans nos ateliers avec mon chéri pour faire du « Breathwork », du « Bodywork » etc, avec nous. Très souvent, une des émotions qui a été la plus réprimée, donc, non-autorisée à être vécue et exprimée, c'est la colère, très souvent. Je trouve encore plus chez les femmes parce que je vois plein d'injonctions comme quoi la colère, ce n'est pas féminin. Qu'être en colère, ce n'est pas être féminine parce que ce n'est pas être doux.ce. Juste pour un rappel, et ça j'y reviendrai, heureusement qu'on a des femmes en colère dans ce monde. C'est aussi ce qui fait bouger les choses. On a besoin de femme en colère dans ce monde, mais j'y reviendrai.
Il y a une espèce d'injonction quand même qui plane beaucoup et encore plus dans le milieu du développement personnel et de la spiritualité, n'est-ce pas ? C'est qu'être en colère, c'est mal. Qu'être en colère, ce n'est pas être spirituel.le, que ce n'est pas être une bonne personne et qu'être en colère, ce n'est pas compatible avec le fait d'être aimé.e et avec le fait d'être bienveillant.e. C'est une énorme connerie. Je suis convaincue que ces injonctions, elles existent parce que beaucoup d'entre nous ont grandi dans des structures familiales, dans des cocons, dans des endroits, dans les lieux, auprès de famille ou auprès d'éducateurs qui ne nous interdisent pas d'être en colère, mais qui nous font comprendre qu'être en colère, c'est « too much ». Alors, je dis « on », mais moi, je sens que j'ai quand même eu la chance de pouvoir vraiment exprimer ma colère et ça avait sa place dans mon foyer, dans le foyer où j'ai vécu et mes parents m'ont toujours laissé cette place-là.